
L’histoire commence de l’autre coté de l’Atlantique, au
Canada. Rosea Lake, 18 ans, étudiante en
design à l’Université de Capilano, poste
une photo sur son 'tumblr', prise un an
plus tôt, alors qu’elle était encore au lycée. Le travail demandé devait dénoncer
le sexisme ambiant. Rosea a alors imaginé une jambe nue sur laquelle est dessinée une
échelle reprenant graduellement une série de préjugés machistes liés à la
longueur de la jupe. Allant de très court : 'prostituée', à très
long : 'matrone'
A peine postée sur la toile en janvier dernier, cette photo a fait le buzz. Le post a reçu pas moins de 286.878 notes. Interviewée dans le journal local ‘The Province’ , Rosea explique sa démarche : ‘J’ai
un jour réalisé que je regardais une
femme en short et je me disais : C’est un
trainée’... Je pensais aussi que toutes les femmes qui portaient le ijab (voile) étaient oppressées. J’ai
réfléchi à cette tendance de slut-shaming - attitude qui consiste à relier
un viol ou sa potentialité à la tenue vestimentaire - et j’ai pensé qu’il était
temps de créer un monde sans jugement.’


‘Vrouwen tegen Islamidering’
met en scène la sénatrice Vlaams Belang Anke Van dermeerch, ancienne miss Belgique. La photo
reprend l’idée de l’échelle sur une jambe, mais y associe cette fois d’autres grades, censés démontrer la façon dont les musulmans
considèrent les vêtements des femmes, allant de très court 'bonne à être lapidée' à très long 'conforme
à la charia' . Le tout assorti du sympathique slogan ‘La liberté ou l’islam’.
Un
véritable plagiat assorti d'un détournement de sens, alors que la photo originale était avant tout un appel à plus de tolérance.
L’affaire est maintenant portée devant les tribunaux belges. L’avocat qui défend les intérêts de Rosea Lake, maître
Abderrahim Lahlali, a assigné hier la sénatrice belge. D'ici quelques jours elle devra répondre devant le président du tribunal d’Anvers pour atteinte aux droits d’auteur et
usage abusif de l’oeuvre d’art ‘Judgments’. Rosea Lake peut également compter sur le soutien de la styliste bruxelloise Rachida Aziz (Azira) qui a aidé l'artiste canadienne a venir se défendre en Belgique.
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