vendredi 24 janvier 2014

On a tué Bonom


Marcher dans les rues de Bruxelles, le nez au sol,  et sentir soudain qu'un personnage est là, vers les corniches et les gouttières, au-delà des tuiles et des toits, là où les murs en principe n'ont plus rien à dire, où les briques semblent aussi grises et plombées que le ciel. Un personnage est là, vous en êtes sûr maintenant. Vous sentez sa présence avant même de l'apercevoir. Et quand enfin vous levez les yeux, c'est un être mi-fantôme, mi-animal, qui vous saisit à la gorge, dans un frisson.  
Comme une bête traquée.
    photo : Ian Dykmans


Longtemps, Bonom a été cette bête traquée.  Un artiste funambule au geste risqué, déclinant d'étranges morphologies à la lueur de ses angoisses. Mais Bonom n'est qu'un fantôme et aujourd'hui ce fantôme  est mort. "Je ne redoute pas que mes oeuvres disparaissent, je crains qu'elles n'existent pas". Ces mots sont de Vincent Glowinski, alias Bonom. L'artiste a tué son personnage fictif pour se sauver et sortir de l'urgence. Et donc pour vivre libre, enfin. 
Explications.





Vincent Glowinski expose ses esquisses et dessins (avec les photos de Ian Dykmans)
à l'Iselp (Boulevard de Waterloo) jusqu'au 22 mars

                                                 photo : Ian Dykmans

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