« Hélas mon
pauvre argent, mon pauvre argent, cher ami ! On m’a privé de toi ; et
puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon
support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus
que faire au monde ! Sans toi, il m’est impossible de vivre.»
Cette réplique fameuse d’un Harpagon désespéré m’est subitement revenue
à l’esprit ce matin en apprenant la décision prise par le célèbre cours Florent parisien d’ouvrir une antenne à Bruxelles et, avec elle, les portes monnaies des
candidats comédiens. Et l’école privée de formation d’acteurs n'a pas perdu de
temps. D’ici quelques jours, les futurs
élèves seront invités à suivre un stage d’accès au cours (sic), pour la modique somme de 390 euros.
Ensuite, s’ils font partie des heureux ( ?) élus, ils devront débourser chaque
mois 380 euros, ce qui nous amène, tout frais compris, aux alentours de 4000
euros pour l’année. Pour un rythme scolaire de 9 heures de cours par semaine,
le tarif exigé est plutôt haut de gamme…
Mais comment l’explique-t-on ?

Reste l’épineuse question des débouchés. En Belgique
francophone, une fois son diplôme en poche, le jeune comédien se retrouve sur
un marché de l’emploi étriqué, pour ne pas dire plus. On compte chez nous 5
écoles publiques qui forment des acteurs : l’Insas, l’IAD, et les
conservatoires de Bruxelles, Liège et Mons. Le directeur du cours Florent ‘belge’
promet à ses futurs élèves des débouchés multiples en Belgique. Mais au regard de la crise sévère
que traversent en ce moment les professionnels de la scène – en moyenne, un comédien sur 10 trouve un emploi dans sa profession -, cela équivaut ni plus
ni moins à jeter de la poudre aux yeux.
Pas sûr, au vu de ce contexte, que la famille hollandaise de Bregal
Capital ait misé sur le bon cheval…
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