dimanche 20 octobre 2013

Le semeur de troubles






En voyant fleurir un peu partout dans Bruxelles les affiches plutôt sages du dernier film de la cinéaste Marion Hänsel, pudiquement titré La tendresse, je ne peux m’empêcher de songer à une autre campagne d’affichage, celle nettement plus décapante du dernier film Lars Von Trier, Nymphomaniac, et à son chapelet de photos orgasmiques de Charlotte et de ses camarades de jeu.








Et ce champion toute catégorie du 'teasing' au cinéma s'y est pris très tôt. Depuis début juillet, il souffle méthodiquement sur les braises comme  s'il craignait que l'été n'engourdisse notre intérêt pour un film lancé fin juin sur les rails de la promo avec une étiquette 'hautement sulfureuse'. La tactique du cinéaste danois qui aime la provoc  - souvenons nous de son  "Je comprends Hitler..." , laché en 2011 à Cannes en pleine conférence de presse et jetant un froid sur la Croisette - consiste à jouer avec nos nerfs et nos instincts. 


Semaine après semaine, Lars Von Trier  a creusé son sillon,  tel un semeur de troubles, nous distillant au début de l'été quelques photos savamment mis en scène et triées.  A commencer par celle de la comédienne Charlotte Gainsbourg 'prise' dans une situation équivoque. Première étape. 






 Quelques semaines plus tard, la production de 'Nymhomaniac nous balance une photo de groupe plutôt belle, et où le réalisateur se met lui même en scène au milieu de toute son équipe. Tout est à nouveau suggéré, rien n'est montré. Ou presque, deuxième étape. 





Mais ce n'est pas tout. Dès la rentrée, ce fou de Lars Von Trier franchit une nouvelle étape, encore bien plus cruelle, avec cette fois de courts extraits  qui donnaient juste envie de jeter son ordinateur par la fenêtre et dont je vous livre ci-dessous, sadique à mon tour, deux exemples éloquents : 






















Difficile de faire plus frustrant. Mais Lars Von Trier n'est ni le premier ni le seul à avoir tirer sur cette corde. Je me souviens d'une bande-annonce qui m'avait fortement impressionné (pour ne pas dire plus) il y a quelques décennies. Elle évoquait en vrac, et sous les nappes de Georges Delerue, une chambre à coucher, un baiser, une starlette, un révolver,  une statue, bref une bande-annonce où tout semblait être dit mais où tout restait à voir.  

Gageons aujourd'hui que Lars Von Trier, à travers l'effeuillage de son Nymphomaniac dont la sortie n'est prévue qu'en 2014, n'ait finalement pas tout dit. La provocation du cinéaste danois atteindrait alors son comble...



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