jeudi 8 août 2013

De Luca, De Brouckère







Un hôtel, une terrasse, et mon regard qui chaque jour se noie avec délectation dans la baie de Naples. En vacances depuis quelques jours au pied du Vésuve ou presque - voilà qui me change du Mont des arts - , je ne puis détacher mon attention des îles qui, au loin, semblent frémir et flotter sur la ligne d'horizon. Elles sont trois et toutes 'littéraires', à leur façon. Sur ma gauche, Capri, la plus célèbre, là où Malaparte, l'auteur de Kaputt s'est fait construire un villa à la fois superbe et démesurée que le cinéma a par la suite rendu célèbre. A droite, Procida, la plus plus petite, mais qui est aussi l'île d'Arturo, grand roman d'initiation de la romaine d'Elsa Morante. Et entre les deux, Ischia, à la fois la plus grande et la plus verte, île chérie entre toutes par l'écrivain napolitain Erri De Luca.



         Je l'avais rencontré il y a trois ans pour Télé Bruxelles, dans un petit salon de l'hôtel Métropole, place De Brouckère. C'était l'hiver. L'auteur de Montedidio était arrivé très en retard et s'en était excusé longuement. Cela m'avait touché. Nous devions parler de la parution de son dernier livre Sur les traces de Nives, qui a trait à la montagne et à l'alpinisme. Et j'ignore encore aujourd'hui pourquoi mais le sujet fut évacué en un coup de vent. Pendant une heure d'entretien, Erri De Luca s'est alors mis à me parler de l'île d'Ischia, de la mer et des pêcheurs qu'il a longuement côtoyés. Et l'écrivain italien m'en a parlé avec tant de détails, de verve et de passion qu'une fois notre entrevue terminée,  je me suis encouru  acheter Tu, mio  pour ensuite le dévorer d'une traite en un soir, et le rêver souvent jusqu'à ce jour où j'écris ces mots, me trouvant enfin à portée de regard de l'île d'un de mes auteurs préférés.
(dernier livre paru :  Les poissons ne ferment pas les yeux. Collection Du monde entier. Gallimard)
PS : l'intrigue se déroule sur l'île d'Ischia.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire