dimanche 4 août 2013

Le mystère Morandi




Quel secret renferme ce peintre... Cet auto-portrait (le seul qu'il ait jamais peint), à peine saisi dès l'entrée de l'expo que le Palais de Beaux-Arts lui consacre en ce moment, vous échappe  aussitôt. Tant sa profondeur vous parait inaccessible, impénétrable. L'artiste de Bologne est là, c'est vrai, mais sans l'être tout à fait. A peine un rai de lumière vient-il réchauffer ses traits, mais sans pour autant les rendre plus nets.  Giorgio Morandi s'est peint comme il peint ses natures mortes, nombreuses - on en compte presqu'une centaine -  et qui l'ont rendu à la fois célèbre et unique. On se trouve devant une présence silencieuse, dépouillée, austère. Rien de superficiel, pas d'effet pictural, de distraction, aucune couleur insolente. 
La rétrospective Morandi (Bozar, jusqu'au 22 septembre),  complète et bien agencée,  vous fascinera. Elle ne vous aidera néanmoins pas à percer le mystère de cet artiste inclassable et hors du temps.  Mais avec un peu de chance, vous resterez peut-être suspendu un long moment, au bord d'un gouffre infini, celui de la profondeur humaine.  

       

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