lundi 12 août 2013

Surprise au MADre






A Naples, un heureux hasard me conduit loin des plages bruyantes à San Lorenzo, le quartier des musées. Et plus précisément au MADre, le musée d’art contemporain si bien nommé, les madones semblant occuper ici chaque coin de rue.


Quelques volées d’escaliers et je me retrouve face aux œuvres du Berlinois Thomas  Bayrle. L’exposition (ici, on dit la mostra) Tutto in uno co-produite avec les Bruxellois du Wiels qui l’ont présenté au printemps dernier est la plus grande rétrospective de l’artiste allemand jamais montée en Europe.
Le langage que Bayrle adopte dès les années 60 est fascinant et à la pointe de de l'avant-gardisme. 
Son principe est infiniment simple : le même motif est répété à l’envi.  Mais le résultat est bluffant et surtout, il dresse un regard critique et engagé sur les deux sociétés allemandes de l’époque, la capitaliste et la communiste. Tous les codes sont d'ailleurs là, bien présents et d’emblée reconnaissables. Entre art minimal et pop art,  les motifs utilisés par Thomas Bayrle évoquent à la fois la  consommation -déjà- effrénée, l'endoctrinement politique et ses icônes, l'urbanisme (avec un regard franchement ironique sur la 'folie' des autoroutes) et une sexualité débridée. 




On se perd aussi avec délice dans une sorte de grande chaine de montage, un labyrinthe de collages et de cartons qui semble repousser très loin les limites de l'art. 
Je confesse que cette visite a été pour moi un plaisir immense et aussi une surprise. Car (dois-je vraiment le dire..?),  j'avais loupé cette expo en février dernier au Wiels  et j'ai donc eu ici l'impression d'assister ici, comme un élève distrait, à une séance de rattrapage. 



Enfin, je précise aussi - au cas où le déplacement vous tenterait  -  que l'entrée au MADre est libre et gratuite (comme dans la plupart des musées publics),  contre 8 euro (ticket adulte) pour le Centre d'art contemporain de l'avenue Van Volxem. 

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